240805
Il marchait à travers la gare en compagnie de ses parents. En descendant les escaliers qui menaient au quai, il aperçut les contrôleurs sur sa gauche et des agents de sécurité sur sa droite. « Pas de panique, se dit-il, fais comme si de rien n’était. » Il finit par descendre les escaliers et passa à côté des agents de sécurité : pas de réaction. Le RER arriva, et au moment de monter, il vit que les contrôleurs montaient aussi. N’ayant pas de ticket, il décida de rester sur le quai et d’aller acheter un ticket pour rejoindre ses parents qui étaient restés dans le RER. Il suivit les pancartes qui le menèrent au guichet, monta les escaliers et arriva dans la file d’attente. Lorsqu’il arriva devant le comptoir, il demanda : « Un ticket, s’il vous plaît. » Il commença à faire l’appoint quand il entendit une voix douce et tendre qui lui dit : « Excuse-moi, il coûte combien le ticket, s’il te plaît ? » « 1 euro 40, » lui répondit-il. Elle commença à faire l’appoint, mais il lui manquait 40 centimes. « Merde, » se dit-elle au fond de sa tête. Sans dire un mot, il sortit une pièce de cinquante centimes et la lui tendit. « Merci, » dit-elle.
Il prit son ticket, elle prit le sien, et ils échangèrent un dernier sourire. Il leva la tête, examina les panneaux, et prit la direction de son RER. Malheureusement, elle prit l’autre direction.
[« Putain, t’es con ou quoi ? Elle te fait de grands sourires et toi tu la laisses partir sans lui demander son numéro ? Pff, t’es nul comme type. Ramasse tes couilles et va lui parler ! »]
Il s’arrêta, réfléchit deux secondes, et fit demi-tour. Il s’apprêtait à valider son ticket… [« Et puis zut… ce n’est pas grave, il y en aura d’autres des filles comme elle. »] Il refit demi-tour et reprit la direction de son RER. Il arriva sur le quai et, en attendant son RER, il marchait de long en large sur le quai. Il passa devant une ancienne connaissance, mais il fit mine de ne pas la voir. Après une dizaine de minutes, le destin lui sourit. Il vit au loin la jeune fille du guichet, brune, petite de taille, pas spécialement belle, mais il la trouvait charmante malgré ses quelques boutons. C’était une seconde chance qui s’offrait à lui, alors il la saisit. Il prit son courage à deux mains et alla lui parler. Ça a été dur, mais il l’a fait. Voilà maintenant moins d’une heure qu’ils étaient dans le RER, apprenant à se connaître plus amplement. Ils arrivèrent tous deux à l’IUT d’Orsay. Il découvrit qu’elle n’habitait pas loin de là et que sa mère faisait partie de l’administration de l’IUT. D’autres personnes s’approchèrent d’eux, et il s’avéra que ce sont les amis de sa nouvelle amie. Elle les lui présenta, puis les laissa faire connaissance pendant qu’elle allait régler ses problèmes à l’administration. En discutant, ils dérivèrent vers le fond de l’établissement. Il fut surpris lorsqu’il vit que derrière l’établissement, il y avait une plage. Il avait l’impression que c’était la mer, mais cela devait être un grand lac. Ils foulèrent le sable de la plage et s’arrêtèrent au pied d’un immeuble. Les pieds nus dans l’eau, ils continuèrent leur discussion.
Depuis ce jour-là, ils sont devenus de très bons amis.
Il n’aurait jamais imaginé qu’en achetant un ticket, ce qu’il faisait pratiquement jamais, il rencontrerait sa petite amie.